Trois romans écrits par J.G. Ballard présentent des visions différentes d'une Terre bouleversée par l'apocalypse.
Le Monde Englouti décrit une Terre transformée par le réchauffement atmosphérique et la montée générale du niveau des océans. Les quelques terres émergées sont à présent recouvertes d'une jungle épaisse, tandis que la plupart des mammifères ont laissé la place à des reptiles géants. Quelques millions d'humains seulement ont survécu, parmi lesquels des biologistes, étudiant l'évolution d'un écosystème modifié, et des chasseurs de trésors, fouillant dans les épaves en quête de témoignages de l'ancienne civilisation.
Dans
Salut l'Amérique, une crise de l'énergie mondiale et un bouleversement climatique ont transformé l'Amérique du Nord en désert sur la partie est, en jungle tropicale sur la partie ouest. Vidé de ses habitants, le continent est devenu en un siècle terra incognita, jusqu'à ce qu'une petite expédition, partie d'Angleterre, motivée par la nostalgie et l'ambition, traverse à nouveau l'Atlantique dans un antique navire à vapeur, en quête d'aventures dans des territoires rendus depuis longtemps à la nature.
La Forêt de Cristal présente certainement la vision apocalyptique la plus étrange dans l'oeuvre de Ballard. Une cristallisation progressive des rochers, des étendues d'eau, des êtres vivants a lieu : dans les grandes forêts tropicales ou équatoriales, des zones cristallines embryonnaires apparaissent. Les plantes et les arbres sont les premiers organismes affectés : leurs feuilles et leurs branches sont recouvertes d'une magnifique gaine translucide.
Les végétaux par nature immobiles semblent être les plus vulnérables, mais les expéditions envoyées sur place finissent par rencontrer des animaux cristallisés : des crocodiles figés dans une rivière de quartz, des oiseaux statufiés sur des arbres de Noël. Les hommes eux-mêmes doivent se méfier de toute immobilité dans les zones affectées ; un courant d'air glacé, accompagné d'un tintement, est annonciateur d'une nouvelle cristallisation ; le plus sûr moyen d'y échapper est alors de ne pas rester sur place, et même de s'enfuir en courant.
Parmi les films,
Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre (1985) de George Miller présente une vision rocambolesque et baroque d'une petite cité reconstruite de bric et de broc dans le désert australien, après une guerre atomique. La ville d'au-dessus présente la face visible : troc, combats de gladiateurs, gouvernement assuré par une reine (interprétée par Tina Turner). La ville sousterraine fournit l'énergie, à partir de méthane produit par les déjections d'un immense troupeau de porcs. Le pire châtiment est bien-sûr d'être envoyé dans la ville d'en-bas comme porcher ...